Le dossier sera coordonné par Mauricio Aranda (CRESPPA-LabTop), Gwen Le Goff (Triangle) et Julien Lévy (Pacte).
Cet appel à contribution s’adresse aux chercheuses et chercheurs en démographie, sociologie, économie, science politique, gestion, psychologie, communication, philosophie, droit, anthropologie, histoire, ainsi qu’aux acteurs et actrices du champ sanitaire et social.
Les articles sont attendus avant le jeudi 8 septembre 2022.
Compte-rendu
de la première séance du 10 décembre 2021 :
Enjeux de définition et de recensement du public sans-abri
Pour rappel, ce séminaire en quatre séances vise à préparer un appel à
contribution pour un numéro thématique de la Revue française des affaires sociales à paraître au printemps 2023
(date de réception des articles : septembre 2022).
Cette première séance a rassemblé 39 personnes, principalement en
distanciel.
Elle avait pour objectif d’engager une réflexion sur les enjeux liés à la définition de la catégorie de sans-abri et des frontières avec d’autres (sans domicile fixe, mal logé…). Le nombre de personnes classées comme sans-abri varie en effet selon la définition retenue : la façon de définir le public produit donc des effets sur l’orientation des politiques sociales et constitue un enjeu tant méthodologique que politique. Comment, et par quelles méthodes, les sans-abri sont-ils dénombrés ? Quelles sont les pratiques statistiques nationales ? Comment s’articulent les pratiques de recensement d’organismes publics et celles d’acteurs de terrain engagés dans la visibilisation du phénomène ? Sur quels dispositifs méthodologiques reposent ces différents recensements ?
Comment sont logées les personnes pauvres au regard de l’évolution générale de la situation du logement depuis une vingtaine d’années et particulièrement depuis la crise de 2008 ? Quelle perception ces personnes ont-elles de leurs conditions d’habitat, spécialement celles qui se trouvent de fait exclues du logement de droit commun et vivent au quotidien dans ce que l’Onpes qualifie de « situations marginales de logement » ?
Mal-logement, mal-logés, le rapport 2017-2018 de l’Onpes se propose d’éclairer la compréhension de cette crise persistante et paradoxale en complétant la mesure quantitative des difficultés de logement par un regard sur la situation des personnes logées ou exclues du logement dit « de droit commun ». La subjectivité des personnes dont l’action publique ou associative en matière de logement entend améliorer la situation est donc prise en compte dans cet ouvrage, dans la continuité de la démarche entreprise pour le rapport de 2016 consacré à l’invisibilité sociale.
Les explorations menées dans le cadre de la réalisation de ce rapport révèlent notamment deux degrés d’intensité dans les situations de mal-logement :
Une charge excessive en logement pour les ménages, qui entraîne des privations sur les autres besoins à satisfaire, compromet la participation à la vie sociale, et qui touche une part croissante des ménages à faibles revenus
La difficulté rencontrée par les personnes de passer d’une situation marginale de logement (ex : la privation de domicile personnel) à une situation de logement de droit commun
L’un et l’autre posent plus généralement la question de l’insuffisance d’une offre de logements abordables dans certains territoires, spécialement les plus urbains.
DRIANT, Jean-Claude. LELIÈVRE, Michèle (dir.) Mal-logement, mal-logés. Paris : Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale, 2018, 324 p. Voir la version numérique