Rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence : « L’aide et le soin aux enfants et adolescents en pédopsychiatrie et santé mentale Compléments au rapport 2023 « Quand les enfants vont mal : comment les aider ? » », adopté le 14 janvier 2025

Dans ce rapport, le Conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA prolonge ses travaux sur le sujet, déjà abordé en particulier dans le rapport « La traversée adolescente des années collège » publié en 2021, le rapport 2023 « Quand les enfants vont mal : comment les aider ? », le séminaire public qui l’a suivi et la publication en 2024 d’un avis qui a renouvelé l’alerte. Il rassemble des contributions actualisées, de nouvelles données sur la consommation de médicaments psychotropes, et rend compte des études et rapports les plus récents concernant la santé mentale et psychique des jeunes afin d’offrir ainsi une vue d’ensemble.

Le rapport rappelle l’importance d’une approche globale et préventive de la santé mentale, et d’agir à la fois en lien avec l’environnement familial et éducatif, comme soutien et partenaire, et sur l’environnement social et numérique des enfants et des adolescents.

L’augmentation de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants et les adolescents en France jusqu’en 2023 se confirme. Cette tendance est souvent accompagnée d’un côté, de pratiques déconseillées, telles que la prescription de médicaments avant l’âge de 6 ans des polyprescriptions, des durées de traitement longues, et de l’autre, du déclin des pratiques psychothérapeutiques, éducatives et sociales de première intention. Ce phénomène peut être à rapprocher des difficultés structurelles des secteurs d’activité de l’enfance en général, de la santé et de la psychiatrie infantile en particulier. Ces problèmes systémiques limitent la capacité des professionnels à répondre dans des délais raisonnables aux souffrances psychiques des enfants et des adolescents et aux inquiétudes de leur famille ou des professionnels qui les côtoient.

Sur la base de ces constats, l’urgence est de changer de paradigme en inscrivant la santé mentale dans une approche préventive globale, et en portant une attention spécifique aux enfants en situation de vulnérabilité particulière : dans les Outre-Mer, envers ceux qui sont en situation de grande précarité, les enfants concernés par une mesure de protection ou les enfants en situation de handicap. Ceci ne peut se faire sans la relance de l’attractivité des métiers de l’enfance ainsi qu’une pluralité d’approches et leur coordination entre le secteur médicosocial et éducatif à l’échelle du bassin de vie de l’enfant.