Rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence « Quelle place pour les enfants dans les espaces publics et la nature ? Éducation, santé, environnement » – adopté le 17 octobre 2024

Les enfants et les adolescents ne sortent pas assez. Ce constat soulève trois niveaux d’enjeux : éducatifs ; de santé et de santé mentale ; environnementaux et de citoyenneté. Comment ouvrir à tous les enfants et adolescents les portes de la ville, de la nature et du plaisir d’être avec d’autres à l’air libre, et pourquoi ?

Le HCFEA propose dans ce nouveau rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence de poser les éléments d’un projet d’inclusivité du dehors, depuis le coin de la rue, au quotidien et vers la découverte progressive d’un ailleurs. Car une ville plus accueillante aux enfants, dans leur vitalité, leur diversité et leur fragilité l’est aussi pour tous. C’est une reconnaissance de l’importance du lien social, et des liens entre un environnement de vie et un écosystème plus vaste dont la qualité est notre bien commun et la co-responsabilité des institutions et des citoyens.

Être dehors dans un espace ouvert, public, est à la fois éducatif, citoyen et émancipateur pour les enfants. Dans la mesure où il est habité et protecteur, il favorise :

  • une entrée dans la société et la culture à travers ce que l’espace extérieur recèle d’expériences, d’usages, codes et règles, pour une coprésence paisible et intergénérationnelle où la convivialité et les apprentissages peuvent se déployer ;
  • un enjeu de santé et de santé mentale à travers les bienfaits du dehors, marcher, courir, jouer, côtoyer la nature, et, dans des conditions sécurisées, pratiquer à proximité des activités physiques, des jeux collectifs, rencontrer les autres, l’art, la culture. Un contexte qui permet de prévenir et réduire des effets de la sédentarité, de l’isolement ;
  • un enjeu environnemental et de citoyenneté, car l’espace, public et naturel, est à tous. Bien commun, il l’est aussi aux enfants et aux jeunes : le droit des enfants de s’y retrouver, de s’y déplacer, doit être repensé et défendu au même titre que les autres usages de la voie publique.

L’accès à l’espace commun hors les murs est ici interrogé sous deux angles : quelle place pour les enfants et les adolescents dans l’espace public urbain ? Et quelle expérience de la nature et de la socialisation au fil des jours et vers l’ailleurs lors de séjours dépaysants, à découvrir en groupe ou en famille ?

Au fil du rapport sont documentés successivement l’augmentation de la sédentarité des enfants au risque de leur santé et de leur équilibre, l’impact des inégalités sociales, genrées et territoriales sur l’accès au dehors, les dangers du dehors, les pollutions atmosphériques et sonores qui dégradent l’environnement dans lequel les enfants grandissent. Il propose aussi les chemins d’une éducation hors les murs, et l’aménagement des espaces, pour ouvrir la ville et la nature aux enfants et aux adolescents.

Sur la base de ces constats, le Conseil de l’enfance et de l’adolescence formule un ensemble de propositions d’amélioration, d’accélération et de mises en œuvre plus ambitieuses qui toutes visent à renforcer un principe central, celui de l’inclusivité du dehors : un accès à l’extérieur et à la nature inconditionnel des enfants et des adolescents pour réduire leur isolement dans le virtuel, déjouer les peurs et renouer la confiance en les autres, la société et la nature donc le futur.

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> L’infographie

> Le rapport : Quelle place pour les enfants dans les espaces publics et la nature ?

Dossier du Conseil de l’enfance et de l’adolescence « Les enfants, les écrans et le numérique » – adopté le 6 mars 2020

Dossier du Conseil de l’enfance et de l’adolescence

« Les enfants, les écrans et le numérique »

Le Conseil de l’enfance et de l’adolescence du HCFEA présente ici le dossier réalisé au cours de l’année 2019 sur les relations entre les enfants, les écrans et le numérique. Les membres du Conseil ont choisi de centrer leurs propositions de politique publique sur les progrès dans la prise en compte, par les institutions et les professionnels de l’enfance, du vécu et de l’expérience des écrans et du numérique par les enfants et les adolescents.
Les usages des écrans se sont imbriqués dans la plupart des activités de la vie quotidienne des enfants, des adolescents et de leurs parents. Les écrans semblent, en effet, irrévocablement ancrés dans les foyers et, simultanément, leur place, leurs usages, leurs fonctions et leurs effets évoluent.
Dans la période récente, le thème des rapports des enfants au numérique a fait l’objet de nombreuses publications. L’actualité législative (projet et proposition de lois) et intellectuelle sur cette préoccupation démontre une maturation dans la prise de conscience collective des enjeux et de l’urgence d’un renouvellement des approches.
Il s’agit ici d’apporter une contribution supplémentaire dans le paysage des récents rapports abordant différentes facettes de la problématique des relations des jeunes aux écrans et au numérique. C’est pourquoi, ce dossier ne vise pas à répéter ce que les récents rapports sur les enfants et le numérique ont déjà formulé. Il ne s’inscrit pas non plus dans une contribution au soutien aux familles pour appréhender le rapport de leurs enfants aux écrans. Enfin il n’expertise pas les questions médicales notamment liées à l’exposition aux ondes électromagnétiques, à la lumière bleue ou aux émissions radioélectriques, ailleurs soulevées.
Les parents sont les premiers éducateurs au numérique, en particulier auprès des tout-petits. Le conseil de l’enfance s’associe à la mobilisation et aux initiatives des réseaux d’entraide, des acteurs de l’accompagnement des parents et des organisations familiales relativement à la « parentalité numérique », notamment sur la nécessité de : « favoriser l’implication de tous les parents vers un usage responsable du numérique, leur redonner confiance et conforter leur rôle des parents, ne pas les culpabiliser et s’interroger sur leurs propres pratiques. Éviter de nouvelles inégalités culturelles et éducatives et privilégier une démarche préventive dès les premiers usages, favoriser le lien intergénérationnel et s’inscrire dans des dispositifs existants de proximité ».
Dans ce contexte, pour le Conseil de l’enfance et de l’adolescence, l’enjeu est de veiller à ce que la puissance publique garantisse une réponse adaptée et mesurée face à la fréquentation des écrans et des outils numériques en termes de développement, de protection et de droits des enfants.