Chaque année, plus d’un milliard de repas sont servis à la cantine aux élèves scolarisés dans le 1er ou le 2nd degré, pour un coût total d’environ 12 Md€. Quant aux enfants de moins de 3 ans accueillis par une assistante maternelle ou en crèche, ils y prennent la moitié des repas de la journée (déjeuner et goûter).
La restauration des enfants à l’extérieur du domicile familial (école ou mode de garde) soulève de multiples enjeux : accès à une alimentation équilibrée, développement et socialisation des enfants, éducation à l’alimentation et santé publique, lutte contre la pauvreté, articulation entre vie familiale et professionnelle, apprentissage de la citoyenneté. Pourtant, on sait peu de choses sur les politiques publiques en la matière Le Conseil de la famille du HCFEA publie deux rapports qui comblent ces lacunes et énoncent diverses recommandations :
Qualité, flexibilité, égalité : un service public de la petite enfance favorable au développement de tous les enfants avant 3 ans
Les modes d’accueil de la petite
enfance sont des structure d’intérêt général qui ont une fonction sociale,
éducative, de prévention primaire et de soutien à la parentalité. Leur qualité
est à refonder du point de vue des enfants, de leur développement affectif,
physique, intellectuel et social, et dans un projet de meilleure égalité pour
tous dès le début de la vie.
57 % des tout-petits garçons
et des toutes-petites filles vivant en France sont accueillis dans un mode
d’accueil officiel, en l’absence de leurs parents, grâce à la confiance que
leurs familles accordent à nos accueils collectifs et individuels. Mais que
proposons-nous aux 43 % d’une classe d’âge qui n’accèdent pas à des offres
d’accueils formels, alors que les bénéfices à moyen et long terme d’une
socialisation progressive avant l’entrée à l’école sont démontrés ?
Il n’y a pas de séparation
possible entre l’objectif qualitatif et quantitatif de l’offre dans la valeur
d’un mode d’accueil car sur l’enfant, tout agit : l’accès, au moment que
ses parents choisissent, la familiarisation progressive, l’implication et la
compétence des professionnels, les normes, les locaux, l’équilibre financier de
sa famille, … Or il y a un coût humain et social à long terme, lorsque les
enfants sont mal accueillis, mais aussi lorsqu’ils pourraient bénéficier d’un
accueil extra-familial et n’y accèdent pas.
Le développement et l’épanouissement
des très jeunes enfants doit prendre place aux côtés des autres finalités des
modes d’accueils que sont l’articulation entre vie familiale et vie
professionnelle, l’accompagnement de la parentalité, l’égalité entre mères et
pères dans l’éducation des enfants et dans la société, l’égalité entre tous les
enfants dans les processus de prime éducation, et de prime socialisation.
C’est pourquoi la connaissance
des particularités du développement de l’enfant avant 3 ans, et de ses
besoins fondamentaux (partie I), doit guider les objectifs d’une politique
publique de la petite enfance. Elle intègre la place qu’y prennent les
découvertes accompagnées par le jeu, la musique, les livres ou la nature, mais
aussi la rencontre d’autres enfants, d’autres espaces. Cette connaissance doit
aussi éclairer la formation des professionnels et l’évolution des modes
d’organisation et de travail avec les très jeunes enfants, encore vulnérables
et dépendants.
La notion d’« accueil de
qualité » était une nébuleuse. Elle est mieux définie en tant que qualité
affective, éducative et sociale depuis l’adoption de la Charte nationale pour
l’accueil du jeune enfant en 2021 (Partie II). Mais nous n’avons pas réussi à
faire de l’accueil un droit, ni d’une politique publique de la petite enfance
une obligation. Il nous faut avancer vers un service public de la petite
enfance, donc un service au bénéfice tous les enfants.
Dans son rapport « Qualité,
flexibilité, égalité », le conseil de l’enfance du HCFEA propose le
déploiement, dans le cadre d’un service public de la petite enfance, d’un
ensemble d’accueils flexibles, pour proposer une première expérience de
socialisation à tous les enfants dont les parents le souhaitent, avant trois
ans.
La prime socialisation est
favorable au développement du jeune enfant (Partie III). Elle l’est d’autant
plus, dans certains cas de vulnérabilité potentielle et multiforme de
l’environnement des enfants. Ses bénéfices sont démontrés et inspirent des
initiatives parcellaires, dans et hors des modes d’accueil formels, depuis de
nombreuses années. Or malgré leur utilité, ces initiatives sont mal identifiées
par les familles et fragilisées par un manque de cadre administratif adapté à
leurs objectifs pour en garantir la pérennité. Le non-recours à un mode
d’accueil formel peut en partie être dépassé grâce à des offres plus
diversifiées et mieux ajustées à la diversité des situations familiales et de
leurs territoires de vie.
C’est pourquoi le Conseil de
l’enfance et de l’adolescence du HCFEA propose de développer un parc de
structures « d’accueils flexibles » inscrites dans la durée, avec des
acteurs de proximité qui tissent des liens de confiance avec les parents. Cette
catégorie d’accueils flexibles rassemblerait les espaces où enfants et parents
peuvent partager des moments de socialisation, de jeu, de développement avec
d’autres, hors de la maison et possiblement, évoluer vers un accueil de
l’enfant seul, confié si le besoin s’en fait sentir.
Sous un format d’accès administratif simplifié, seraient réunis dans l’offre d’accueils flexibles des lieux d’accompagnement à la parentalité (Laep, Reaap avec enfants), mais aussi des lieux d’accueil du public (musées, ludothèques, centres sociaux…), ainsi que des accueils nomades (mobiles, de plein air…), des accueils et actions passerelles vers une familiarisation à l’école, et, si les structures formelles le permettent, des accueils hybrides incluant des formats flexibles, sur des temps ou espaces dédiés (ateliers en MAM, EAJE, REP…). L’ensemble constituerait, si besoin, un premier pas vers un mode d’accueil ou vers l’école.
L’ambition d’offrir à tous les enfants une expérience de socialisation progressive, ludique et stimulante avec d’autres enfants, en lien avec les parents, dans d’autres espaces que la maison, pourrait servir de base à l’édification d’un véritable service public de la petite enfance. Être bien accueilli dans la société dès ses premiers pas, découvrir d’autres enfants et être bien entouré répond à la fois à une appétence relationnelle et découvreuse de l’enfant, à un appui offert aux parents, et est le signe que chaque enfant a droit à une place dans la communauté des humains où il se trouve en confiance pour grandir.
Rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence « Qualité, flexibilité, égalité : un service public de la petite enfance favorable au développement de tous les enfants avant 3 ans » – adopté le 18 avril 2023
Accueil des enfants de moins de 3 ans : relancer la dynamique
En 2021, six enfants de moins de 3 ans sur dix sont gardés
par leurs parents (ou leurs grands-parents) la majeure partie du temps du lundi
au vendredi, dont deux sur dix faute d’avoir pu accéder à un mode d’accueil
formel. Seuls quatre enfants de moins de 3 ans sur dix sont confiés la
majeure partie du temps à des personnes extérieures à la famille (assistante
maternelle, crèche, école préélémentaire, garde à domicile).
Par ailleurs, depuis 2017, l’offre d’accueil du jeune enfant
évolue à la baisse et la dépense publique consacrée à l’accueil diminue.
L’accueil par les assistantes maternelles décline, le nombre de places pour les
enfants de 2 ans à l’école préélémentaire a continué de chuter, et le
nombre de places dans les crèches gérées par des collectivités ou des
associations diminue également. Seule l’offre par les crèches privées à but
lucratif augmente.
Or, l’accueil des enfants de moins de 3 ans par un mode
d’accueil formel de qualité :
permet
aux parents de continuer à travailler après une naissance, de se former ou de
chercher un emploi, dans une logique plurielle de conciliation vie familiale –
vie professionnelle, d’égalité entre les femmes et les hommes, de soutien à la
parentalité et de lutte contre la pauvreté ;
favorise
le développement de l’enfant par sa socialisation précoce, dans une logique
d’investissement social et de lutte contre les inégalités.
Redynamiser l’offre de places dans les modes d’accueil de la
petite enfance doit donc être une priorité de la politique familiale. Le
gouvernement a en ce sens annoncé la création d’un service public de la petite
enfance et affiché un objectif de 200 000 places supplémentaires
d’ici 2030.
À l’aube de la signature d’une nouvelle convention d’objectif et
de gestion entre l’État et la Cnaf, ce rapport établit un état des lieux de
l’accueil des enfants de moins de 3 ans et fait un certain nombre de
propositions en vue d’un développement de l’offre d’accueil et de la mise en
place d’un service public de la petite enfance.
Précisons que ce rapport ne traite pas de la question de la
pénurie de main-d’œuvre qui touche le secteur de la petite enfance. Trouver des
solutions à cette pénurie de main-d’œuvre et accroître l’attractivité du
secteur font partie des missions du comité de filière petite enfance présidé
par Elisabeth Laithier. C’est aussi l’objectif que s’est fixé le Haut Conseil
du travail social présidé par Mathieu Klein. Sur ces questions, nous renvoyons
donc aux travaux et propositions qu’ils feront.
Ce rapport n’aborde pas non plus la question de la qualité de
l’accueil, qui est traitée par le Conseil de l’enfance et de l’adolescence du
HCFEA dans un autre rapport publié en 2023.
Rapport du Conseil de la famille « Accueil des enfants de moins de 3 ans : relancer la dynamique » – adopté le 7 mars 2023
La mission du service public de la petite enfance (SPPE) est de garantir le droit à une place d’accueil à tous les enfants de moins de 3 ans, à un coût abordable pour les familles et comparable sur l’ensemble du territoire, tout en assurant un niveau élevé de qualité quel que soit le mode d’accueil. Ce droit devrait être universel, indépendant de la situation des parents (en emploi ou pas, horaires atypiques, pauvreté ou difficultés sociales, etc.) et de la situation de l’enfant (handicap, maladie chronique, placé, etc.).
Le SPPE a deux objectifs principaux :
permettre aux parents
de continuer à travailler ou de reprendre rapidement un emploi après une
naissance, de se former ou de chercher un emploi, et ce, pour mieux
concilier vie familiale et vie professionnelle, favoriser l’égalité
entre les femmes et les hommes, soutenir la parentalité et lutter contre
la pauvreté ;
favoriser le
développement de l’enfant et sa socialisation précoce, dans une ambition
d’investissement social et de lutte contre les inégalités sociales.
Le principe général est que, à terme, tous les enfants de moins de
trois ans ont un droit universel à être accueillis dans le cadre du
SPPE. Dans un premier temps, les modalités concrètes de mise en œuvre de
ce droit seraient les suivantes : tous les enfants de moins de trois
ans dont les parents sont actifs (occupés ou en recherche d’emploi) ont
droit à une place à temps plein ; les autres ont droit à une place à
temps partiel (deux demi-journées par semaine). Cela implique de créer
entre 200 000 places d’accueil, dans la version la moins ambitieuse, et
380 000, dans la version la plus ambitieuse.
Si cette politique doit être conduite au niveau du bloc communal, la
commune apparaît dans beaucoup de cas comme un espace trop réduit. Il
est donc proposé que les regroupements de communes (EPCI) assurent la
responsabilité du SPPE, en permettant une meilleure mutualisation entre
communes de tailles différentes.
Dans les territoires où l’offre est aujourd’hui très faible, il
faudra analyser avec les responsables locaux les raisons des écarts
actuels et définir les mesures d’accompagnement spécifiques qui
pourraient être prévues.
Rapport du Conseil de la famille « Vers un service public de la petite enfance» – adopté le 7 mars 2023
« Le CMG « assistantes maternelles » – Constats et pistes de réforme »
Le complément de libre choix du mode de garde (CMG) « assistantes maternelles » est versé aux parents qui recourent à une assistante maternelle pour l’accueil de leur jeune enfant. Cependant, les modalités de calcul du montant du CMG versé aux familles ont été régulièrement critiquées et la nécessité de les réformer souvent soulignée. L’objet du rapport adopté le 13 avril 2021 par le Conseil de la famille du HCFEA est de faire des propositions en ce sens.
Marianne Berthod, Christine Le Clainche, Séverine Mayol, Jean-Luc Outin
Compte-rendu de la première séance du séminaire organisée le 12 janvier 2021 : « Observation du secteur sanitaire et social : y a-t-il des facteurs favorables au développement d’une organisation bureaucratique dans le secteur sanitaire et social ? »
Ce séminaire en trois séances vise à préparer un appel à contribution pour la publication d’un numéro thématique de la Revue française des affaires sociales. Cette première séance a rassemblé une soixantaine d’auditeurs grâce aux outils de visioconférence. Aurore Lambert, secrétaire générale, ouvre la séance en rappelant tout l’intérêt de la revue pour ces questionnements et présente le calendrier prévisionnel de préparation du dossier thématique :
Date de réception des articles dans leur première version au 4 novembre 2021 ;
Examen par le comité de lecture le 14 décembre 2021 ;
Examen des articles dans leur seconde version au 7 février 2022 ;
Rapport « Accueillir et scolariser les enfants en situation de handicap, de la naissance à 6 ans et accompagner leur famille » – adopté le 5 juillet 2018
Rapport transversal « Disposer de temps et de droits pour s’occuper de ses enfants, de sa famille et de ses proches en perte d’autonomie » – adopté le 12 décembre 2017
Rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence
« Pilotage de la qualité affective, éducative et sociale de l’accueil du jeune enfant »
Le rapport du Conseil de l’enfance sur le « Pilotage de la qualité affective, éducative, sociale de l’accueil du jeune enfant » définit les repères permettant d’améliorer la qualité de l’accueil individuel et collectif des jeunes enfants, partageables par tous les acteurs, en s’appuyant sur les dix articles du Texte-cadre national pour l’accueil du jeune enfant de 2017. Il propose un pilotage de la qualité, en partant des fondamentaux du développement et de l’épanouissement des jeunes enfants, dans la perspective d’une meilleure égalité entre les enfants et prise en compte de leurs familles.
Le Conseil de l’enfance du HCFEA propose 24 repères pour un référentiel de qualité commun aux acteurs de la petite enfance :
pour un accueil de l’enfant personnalisé et ajusté à son contexte familial et social (projets social, d’établissement et d’accueil étoffés, dispositifs pour aller vers les familles, notamment pour les 200 000 enfants qui, à 2 ans, n’ont jamais bénéficié d’une socialisation dans un mode d’accueil professionnalisé) ;
pour expliciter les modalités d’interactions avec les enfants et de pratiques régulières favorables à leur sécurisation affective, leurs repères relationnels, leur développement sensori-moteur, langagier et logique, leur socialité et leur sensibilité culturelle et environnementale ;
pour des modes d’accueil bientraitants envers les enfants et ouverts sur l’extérieur.
S’y ajoutent 24 propositions pour piloter la montée en qualité des modes d’accueil individuels et collectifs. Ayant vocation à faire évoluer le cadre normatif, ces propositions posent des jalons pour l’amélioration des pratiques, la réflexivité régulière, la professionnalisation et la reconnaissance des métiers de la petite enfance avec :
pour les EAJE, des temps dédiés, des modalités de suivi et d’auto-évaluations internes ;
pour les assistants maternels et les gardes à domicile, le renforcement de la mission des relais d’assistants maternels et un socle minimal de temps de regroupement et de réflexion sur les pratiques en RAM. Les parents employeurs devront prévoir les aménagements de temps de travail ;
des formations communes à tous les professionnels.
« Voies de réforme des congés parentaux dans une stratégie globale d’accueil de la petite enfance »
L’arrivée d’un nouvel enfant place chacun des parents devant une question centrale en termes d‘organisation familiale et professionnelle : comment s’organiser pour prendre soin au quotidien de ce tout-petit avant que, devenu un peu plus grand, l’école l’intègre dans son cycle ? Sur le papier, les options sont multiples :
accueil à temps
plein ou à temps partiel en crèche (EAJE) ;
accueil par une
assistante maternelle sur des durées plus ou moins longues ;
prise en charge
au domicile des parents par une personne engagée à cet effet (garde à domicile
partagée ou non avec une autre famille) ;
garde à temps
plein ou à temps partiel par l’un ou l’autre des parents, ou les deux, qui
auront adapté en conséquence leur activité professionnelle (avec ou sans congé
parental) ;
garde par des
proches, en général les grands-parents.
En pratique, si les contraintes de l’offre1 jouent un rôle majeur (possibilité ou non de recourir localement à telle ou telle option), elles interviennent dans des contextes où les aspirations des parents, et leurs représentations quant à leur rôle en tant que parent peuvent être très variées, de même que les contraintes professionnelles ou financières auxquelles ils sont confrontés. En 2018, un rapport du HCFEA traitait des modalités d’accueil des enfants de moins de 3 ans, vues principalement sous l’angle du développement des modes d’accueil formels (hors congé parental). De manière complémentaire, l’objet de ce rapport est de s’intéresser à la garde par les parents, et aux aides financières dont ils sont susceptibles de bénéficier s’ils interrompent ou réduisent leur activité professionnelle, à cet effet.
Rapport du Conseil de l’enfance et de l’adolescence
« Accueillir et scolariser les enfants en situation de handicap, de la naissance à 6 ans et accompagner leur famille »
Entre 60 000
et 70 000 enfants avant 7 ans bénéficient de l’allocation
d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), d’un projet personnalisé de
scolarisation (PPS) ou d’un suivi par les centres d’action médicosociale
précoce (CAMSP). Pourtant, le Conseil de l’enfance du HCFEA, montre qu’il y a
un besoin d’accompagnement plus précoce pour 30 000 à 40 000 enfants
supplémentaires, toutes réponses confondues.
Pendant la
première enfance, les enfants en situation de handicap ne se sentent pas
différents des autres et leurs camarades n’ont pas encore un regard façonné par
les normes physiques ou comportementales. Le Conseil de l’enfance du HCFEA
préconise donc une inclusion très précoce des jeunes enfants en situation de
handicap dans les modes d’accueil. Ces enfants doivent bénéficier d’un traitement
prioritaire en fonction de leurs besoins, de la situation de leur famille et de
l’offre d’accueil existante. Le principe du « Zéro sans solution »
doit être appliqué. Il faut alors envisager :
une majoration des moyens alloués pour favoriser leur accès à tous
les types d’accueil individuels et collectifs ;
la structuration en réseau des professionnels au plus près des
enfants en généralisant les unités mobiles d’appui et de ressources pour les
modes d’accueil, les temps de réflexivité et de formation dans les crèches et
pour les assistantes maternelles ;
le développement d’une offre mixte et diversifiée, en particulier
les solutions hybrides entre accueil collectif et accueil individuel, entre
l’école et les modes d’accueil de la petite enfance.
L’inclusion
généralisée des enfants de moins de 6 ans en situation de handicap repose
encore aujourd’hui largement sur l’école, souvent à temps partiels. La plupart
des enfants en situation de handicap sont scolarisés à partir de 4 ans,
cependant, entre 30 et 40 % d’entre eux ne le sont pas à 3 ans.
Plus globalement, le HCFEA préconise une prise en charge plus précoce, sur des
temps plus complets et plus réguliers pour près de 30 000 enfants.
Pour répondre aux besoins d’apprentissage et de socialisation de l’enfant, il
est recommandé de systématiser des offres alternatives d’enseignement et des
solutions hybridant école, modes d’accueil petite enfance et activités extrascolaires.
Des
premières difficultés, jusqu’à la recherche d’un diagnostic et son annonce, le
parcours des familles est jalonné d’inquiétudes, de contradictions et de
difficultés administratives. Le HCFEA souligne la nécessité de faciliter la vie
des familles et recommande de diffuser et d’appliquer la circulaire de 2002
relative à l’accompagnement des parents lors de l’annonce d’un handicap, de
renforcer les appuis psychologiques, de valoriser l’expertise des familles sur
leur enfant. Le Conseil préconise l’appui de coordinateurs de parcours dès les
premières démarches, ainsi que la mise en place d’une plateforme nationale
d’informations fiables.
Les frères et sœurs
jouent un rôle clé dans le développement et la socialisation des enfants en
situation de handicap. Ils sont nombreux à souffrir de la « différence »
de leur frère ou sœur et du déficit de disponibilité de leurs parents. Prendre
en considération les fratries nécessite de leur donner une priorité d’accès aux
services de droit commun (modes d’accueil, activités extrascolaires, vacances
en groupe). Pour renforcer l’inclusion, et encourager les relations d’enfants à
enfants, le collège des enfants du HCFEA propose que les fratries et les
camarades interviennent dans les écoles et suggère l’édition d’un « guide
des amis des enfants en situation de handicap ».
Le HCFEA fait
apparaître une fragilisation familiale et professionnelle des familles qui ont
un enfant en situation de handicap. Plus que les autres, elles sont
monoparentales, les mères sont sans activité professionnelle ou à temps
partiel, leurs revenus sont inférieurs. Pour soutenir la parentalité et
faciliter l’articulation avec la vie professionnelle, le Conseil de l’enfance
recommande :
de
consolider les aides financières ;
de
prolonger la Prepare à temps partiel jusqu’aux 4 ans de l’enfant ;
d’instaurer
un « right to request », droit pour tout salarié parent
d’enfant en situation de handicap de demander à son employeur un aménagement
souple du temps et du lieu de travail.