Le numéro 129-130 de la Revue des politiques sociales et familiales, en ligne sur www.caf.fr, est traversé par la question des normes au sein de la famille, les normes alimentaires, dans un vaste dossier transversal « Normes sociales et socialisation alimentaires » et normes de parentalité au travers de deux articles hors dossier.
Les normes alimentaires
Afin de lutter contre certaines maladies, telles l’obésité, le diabète ou encore les troubles cardio-vasculaires, les pouvoirs publics ont mis en place des politiques de prévention sanitaire visant à la transmission de normes nutritionnelles aux populations. Ces normes peuvent être considérées différemment d’une famille à l’autre, selon l’ensemble plus large des normes sociales dans lesquelles elles sont prises.
L’objet
du dossier thématique est d’interroger les manières dont les normes et les pratiques
alimentaires se construisent au sein de la famille, et le rôle de la
socialisation intra- et extrafamiliale dans ce processus.
Les normes de parentalité
Le numéro propose également deux articles qui abordent différemment les normes de parentalité. Le premier porte sur la construction des normes parentales par les jeunes couples. Il aborde les modalités et les ajustements de cette transition du couple à la « famille » et les articulations qui apparaissent alors entre réalisations individuelle, professionnelle et conjugale. Le second interroge, à travers le parcours de Nora dont les enfants ont fait l’objet de mesures de placement, l’expérience de la construction normative de la « bonne mère, au croisement de normes sociales multiples parmi lesquelles celles portées par les services sociaux se révèlent structurantes.
Les deux derniers numéros des Dossiers d’études, la collection des documents de travail de la Direction des statistiques, des études et de la recherche de la Caisse nationale d’Allocations familiales, sont en ligne sur caf.fr.
Le dossier d’étude n° 206 s’intitule Évaluation qualitative du dispositif « Promeneurs du Net ». Il présente l’évaluation d’un dispositif initié par la Caisse d’allocations Familiales (Caf) de la Manche en 2012 et impulsé nationalement par la Caisse nationale d’Allocations familiales (Cnaf) en 2014. Ce dispositif vise à adapter les pratiques d’accompagnement des professionnels de la jeunesse aux modalités de communication des jeunes. L’enjeu est de proposer une présence éducative bienveillante, à l’écoute des jeunes, sur Internet et les réseaux sociaux.
Le dossier d’étude n° 207 s’intitule Évaluation de l’expérimentation de la garantie contre les impayés de pension alimentaire (Gipa). La Gipa a préfiguré l’agence de recouvrement des impayés de pension alimentaire (Aripa).
L’édition 2018 du rapport de l’Observatoire national de la petite enfance (Onape) vient de paraître. Riche de nombreuses informations, ce document permet de mesurer la place des enfants de moins de 6 ans dans notre société. Nous en avons extraits quelques données pour vous inciter à le découvrir en intégralité sur www.caf.fr.
Avec un indicateur conjoncturel de fécondité à 1.90 enfant par femme, la France reste en 2017 le pays le plus fécond de l’Union européenne. Elle enregistre néanmoins une diminution du nombre absolu des naissances pour la troisième année consécutive. La baisse du nombre d’enfants de moins de 3 ans (2,2 millions au 1er janvier 2018) et de moins de 6 ans (4,6 millions au 1er janvier 2018) se confirme également. 86 % de ces enfants vivent entourés de leurs deux parents.
Les parents, en couple ou isolé, sont actifs dans deux tiers des ménages ayant au moins un enfant de moins de 3 ans. On notera que le taux d’activité des mères décroît avec le nombre d’enfants, contrairement à celui des pères qui reste relativement stable.
Un enfant sur cinq grandit dans un ménage vivant sous le seuil de pauvreté. Ce chiffre grimpe à un enfant sur deux dans les familles monoparentales.
L’accueil des
jeunes enfants
En 2016, les
enfants de moins de 3 ans sont le plus souvent gardés par leurs parents,
essentiellement la mère. En dehors de ce mode de garde, 58 % des enfants
de moins de trois ans sont gardés par les assistant(e)s maternel(le)s (33,4 %),
les crèches (18,5 %), l’école préélémentaire (4,1 %) ou par un(e)
salarié(e) à domicile. Le recours à ces différents modes d’accueil varie selon
le niveau de vie des parents et le territoire.
Cette édition du
rapport de l’Onape propose un éclairage sur les représentations des modes
d’accueil par les parents. Dans ces représentations, la crèche est fortement
valorisée par rapport aux assistant(e)s maternel(e)s. Quand on confronte les
souhaits initiaux des familles aux solutions de garde auxquelles elles ont
recours, on constate que 79 % d’entre elles utilisent, au moins partiellement, le mode
d’accueil qu’elles désiraient. Mais 41 % seulement de celles qui
souhaitaient confier leur enfant à une crèche ont réalisé ce souhait.
Baisse du recours
au complément d’activité
L’appellation
« compléments d’activité » regroupe les différentes aides liées à la
naissance et à l’accueil des enfants de moins de 6 ans comme le complément
de libre choix d’activité (CLCA) ou la prestation partagée d’éducation de
l’enfant (Prepare). Une enquête qualitative menée auprès des parents
susceptibles d’y recourir met en exergue plusieurs raisons de non recours. La
plupart des raisons avancées sont économiques, mais le rapport que les femmes
entretiennent au travail, la répartition sexuée des rôles parentaux au sein des
couples ou le projet éducatif des familles pour leur(s) enfant(s) sont
également énoncés.
Quels que soient
leur milieu social et leur niveau de diplôme, la plupart des femmes interrogées
sur les raisons de leur maintien dans l’activité professionnelle font référence
à la trajectoire de leur propre mère. Ces femmes ne souhaitent pas s’éloigner
du marché du travail afin de préserver leur autonomie financière et
revendiquent une identité féminine plurielle ne se limitant pas à la maternité.
Les enfants en
situation de handicap
Le handicap d’un enfant peut engendrer de nombreuses
charges pour les familles. L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé
(Aeeh), versée par la branche Famille de la Sécurité sociale, vise à soutenir
financièrement les parents confrontés à cette situation
Depuis 2002, le nombre de bénéficiaires de l’Aeeh a
cru de 136 %. Cette augmentation est de 73 % pour la catégorie des
enfants de moins de 6 ans dont le nombre est porté à 34 700 en
décembre 2017.
Être mère d’un enfant en situation de handicap a de
fortes conséquences sur l’activité professionnelle. 32 % des mères isolées élevant au
moins deux enfants dont un de moins de 6 ans porteur de handicap sont
inactives, contre 23 % pour l’ensemble des mères de deux enfants ou plus.
Si l’ensemble des mères en couple ayant au moins deux enfants sont actives à
56 %, ce chiffre atteint seulement 39 % pour celles dont un des
enfants de moins de 6 ans bénéficie de l’Aeeh.
En 2016, le chiffre d’affaires hors taxes lié aux ventes de médicaments non remboursables atteint 2,2 milliards d’euros, soit 10,7 % du chiffre d’affaires total des médicaments vendus dans les pharmacies de ville.
Entre 2010 et 2016, ce dernier a reculé de 1,0 % en moyenne annuelle pour s’établir à 20 milliards d’euros, alors que celui des médicaments non remboursables a augmenté de près de 2,0 % en rythme annuel.
Cette hausse résulte, d’une part, de l’allongement de la liste des médicaments non remboursables par l’Assurance maladie et, d’autre part, du dynamisme d’un petit nombre de classes thérapeutiques dont les parts de marché sont élevées durant la période.
L’année 2011 a fait l’objet d’une attention particulière. Après les déremboursements de cette année-là, la majorité des laboratoires ont augmenté le prix des médicaments concernés, de 39 % en moyenne, ce qui n’a pas empêché une diminution du chiffre d’affaires de ces médicaments récemment déremboursés, de 26 % en moyenne.
Les performances économiques de l’Allemagne et son faible taux de chômage (5,1 % en mai 2014) ont suscité en France un intérêt considérable pour les réformes de la protection sociale et du marché du travail outre-Rhin. Celles-ci ont provoqué débats et controverses, que ce soit pour en vanter les mérites ou, au contraire, pour en souligner les faiblesses ou les limites. Plusieurs questions sous-tendent ces débats et controverses : ces réformes ont-elles contribué au dynamisme économique du pays ? Se sont-elles accompagnées d’une dégradation des conditions de vie de certaines catégories de la population ? Dans quelle mesure les réductions budgétaires drastiques des collectivités locales ont-elles affecté la qualité des services publics dans les secteurs de la protection sociale ? Ce dossier, coordonné par Jeanne Fagnani et Brigitte Lestrade, est composé de cinq articles et d’une note de lecture, qui brossent le tableau des changements intervenus dans plusieurs secteurs de la protection sociale, tels que l’Assurance maladie, l’Assurance retraite, la dépendance, l’accueil des jeunes enfants mais aussi des sujets moins souvent explorés comme les dépenses publiques en faveur de l’éducation ou l’intégration des travailleurs handicapés dans l’entreprise. Il est suivi de quatre notes de lecture indépendantes.
Les recherches sur « l’Europe sociale » ont longtemps eu pour principal objet d’évaluer le contenu de « l’acquis communautaire » et d’analyser les obstacles à l’émergence d’une « dimension sociale » dans le cadre du processus d’intégration européenne. La crise contemporaine de la zone euro conduit, à maints égards, à reconsidérer ces enjeux et à réfléchir aux enseignements à tirer pour le devenir de « l’Europe sociale », qui au terme d’une « longue marche » est dans l’impasse.
Ce dossier est coordonné et présenté par Jean-Claude Barbier et Arnaud Lechevalier, qui signent un avant-propos très complet faisant le point sur la notion d’Europe sociale et sur les conséquences de la crise pour son évolution, voire pour son existence même. Le dossier est composé de sept articles qui traitent de sujets variés : multilinguisme, jurisprudence communautaire, évolution des droits des travailleurs, etc. Deux d’entre eux portent sur des États hors zone euro, l’un sur la République tchèque, l’autre sur le Danemark. S’y ajoutent trois contributions suggérant des pistes de réforme : la première, de la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, la deuxième, de la directrice générale adjointe de BusinessEurope et la dernière, du sociologue grec spécialiste des politiques de santé Charalampos Economou.
Ce troisième numéro de la RFAS rassemble des contributions diverses autour des questions de santé :
Éduquer, orienter ou punir ? Les professionnels du soin face à la mise en œuvre des stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants par Ivana Obradovic
La prise en charge des usagers d’opiacés par les médecins généralistes : état des lieux et tendances récentes par François Beck, Romain Guignard, Arnaud Gautier, Christophe Palle et Ivana Obradovic
Effets de la sélection de médicaments des centres hospitaliers universitaires sur les prescriptions en ville : une analyse sur neuf classes pharmacologiques par Adeline Gallini, Renaud Legal et Florence Taboulet
Trente ans de dépenses de médicaments antihypertenseurs en France : une analyse rétrospective sur la période 1980-2010 par Marie-Émilie Clerc, Blandine Juillard-Condat, Renaud Legal et Willy Thao Khamsing
Comparaison des ventes de médicaments antihypertenseurs dans cinq pays européens en 2009 par Willy Thao Khamsing et Blandine Juillard-Condat
Hospitalisations sensibles aux soins de premier recours (HSPR) en Île-de-France : une perspective d’outre-Atlantique par Michael K. Gusmano, Victor G. Rodwin et Daniel Weisz
La réforme des retraites adoptée par le Portugal en 2007 : une réforme structurelle par Maria Clara Murteira
Quelques illustrations des apports, limites et perspectives de l’Enquête décennale Santé
On trouvera dans ce numéro un dossier thématique qui présente quelques illustrations des apports et des limites de l’Enquête décennale Santé.
Cette enquête a pour objectif de décrire l’état de santé de la population et d’estimer sa consommation médicale. Statisticiens, économistes, épidémiologistes, médecins, sociologues et démographes ont confronté résultats et questions méthodologiques lors d’un colloque de la DREES en décembre 2007.
Chaque intervention est résumée dans le numéro. Les articles rassemblés témoignent de l’émergence de problématiques nouvelles :
Écarts entre morbidité déclarée et morbidité diagnostiquée (V. Dauphinot, F. Naudin, R. Guéguen, M. Perronnin et C. Sermet)
Hétérogénéité sociale de déclaration de l’état de santé et mesure des inégalités de santé (M. Devaux, F. Jusot, C. Sermet et S. Tubeuf)
La dépression co-morbide favorise-t-elle certains comportements à risque chez les personnes ayant des problèmes de poids ? (P. Verger, S. Dizière, A. Bocquier et B. Ventelou)
Les accidents de la vie courante.(M. Dalichampt et B. Thélot)
Les déterminants du recours à l’automédication ( D. Raynaud ) Hors dossier, quatre articles sur des thèmes très divers :
Dix ans de New Deal for Lone Parents au Royaume Uni (G. Delautre)
Entrer et résider en maison de retraite : des relations de pouvoir autour du corps (E. Macia, N. Chapuis-Lucciani, D. Cheve et G. Boetsch),
Activité des mères de jeunes enfants et organisation de la garde : des choix complexes et souvent contraints ( C. Perraudin et M. Pucci)
Fonds d’aide aux jeunes et inégalités territoriales : aide a minima ou politiques départementales de jeunesse ? (P. Loncle, V. Muniglia, T. Rivard et C. Rothé)
un hommage à Pierre Laroque ; à l’occasion du centenaire de sa naissance, la revue reproduit un discours prononcé en 1945 sur la mise en place de la sécurité sociale.